Al-Muhtadi (en arabe : المهتدي بالله) est un calife abbasside qui a régné brièvement de 869 à 870. Moins célèbre que certains de ses prédécesseurs ou successeurs, son mandat reste intéressant car il essaie de rétablir l'autorité morale et politique du califat à une époque très troublée. On le connaît aussi pour son style de vie pieux et son désir de justice, ce qui tranche avec la décadence ambiante.
1 Contexte historique : un califat dans la tourmente[modifier]
Pour bien comprendre al-Muhtadi, faut pas oublier que son époque, c’est la fin du lâge d'or abbasside. Le pouvoir central est affaibli, les régions font un peu ce qu’elles veulent, les militaires (notamment les Turcs) sont surpuissants et se jouent parfois du calife comme un pion. Bref, la califat ressemble plus à un gratte-ciel penché qu’à un empire solide.
C’est dans ce cadre que Al-Muhtadi monte sur le trône en 869, après la mort violente de Al-Mu'tazz, son frère.
2 La vie et le règne d'Al-Muhtadi[modifier]
2.1 Jeunesse et accession au pouvoir[modifier]
Né vers 833, al-Muhtadi est un fils d'Al-Muntasir, lui-même fils d'Al-Mamun, ce qui lui donne un bon pedigree abbasside. Contrairement à d'autres califes amateurs de luxe et intrigues, al-Muhtadi est réputé pour son austérité et sa dévotion religieuse. Il s'impose rapidement comme un calife pieux, cherchant à redonner au califat sa dignité.
2.2 Un calife juste et religieux[modifier]
Al-Muhtadi essaie de restaurer la légitimité du califat en adoptant un mode de vie simple, refusant le faste excessif. Il fait preuve de fermeté contre la corruption et tente de remettre au pas les militaires turcs qui monopolisent le pouvoir réel à Bagdad. Son comportement rappelle celui du calife ideal ('’amīr al-mu'minīn'’ vertueux).
Cependant, ces efforts, bien qu’admirables sur le papier, lui aliènent rapidement les puissants et limitent son influence politique.
2.3 Conflits militaires et fin tragique[modifier]
Durant son règne ultra-court (moins d'un an), al-Muhtadi doit faire face à plusieurs crises :
- Rebelles en régions périphériques;
- Pression constante des chefs militaires turcs;
- Conspiration contre sa personne.
Finalement, il est assassiné en juin 870, victime des rivalités féroces dans la capitale.
3 Héritage et perception posthume[modifier]
Malgré son règne bref, al-Muhtadi est célébré par certains chroniqueurs pour son intégrité morale, une sorte de last stand idealiste face à la décadence.
Mais son incapacité à asseoir durablement le pouvoir central montre les limites de la pieuse rigueur dans un monde dominé par le realpolitik. Son successeur sera Al-Mu'tamid, qui lui devra gérer une situation toujours plus complexe.
4 Voir aussi[modifier]
5 Références[modifier]
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