1 Rupture sino-albanaise : Une rupture historique dans les relations sino-albanaises[modifier]
La rupture sino-albanaise est un événement politique majeur des années 1970 marquant la fin de l'alliance étroite entre la République populaire de Chine et la République socialiste d'Albanie. Ce divorce diplomatique a eu des répercussions profondes sur la diplomatie de la Guerre froide et illustre l'importance des divergences idéologiques au sein du bloc communiste.
1.1 Contexte historique de la rupture sino-albanaise[modifier]
Les débuts de la coopération sino-albanaise remontent au début des années 1960, lorsque l'Albanie, sous la direction d'Enver Hoxha, s'éloigne de l'Union soviétique après le 20e Congrès du PCUS et la dénonciation du stalinisme par Khrouchtchev. Se rapprochant de la Chine maoïste, l'Albanie bénéficie alors d'une aide économique et politique importante.
Cependant, cette alliance basée sur une orthodoxie maoïste commune ne dure pas. Au fil des années 1970, les relations se dégradent en raison de désaccords idéologiques et stratégiques, notamment après l'ouverture diplomatique de la Chine envers les États-Unis et le virage pragmatique de Pékin.
1.2 Causes principales de la rupture sino-albanaise[modifier]
- Divergences idéologiques :
- L'Albanie, fidèle à une ligne socialiste rigide, critique le « révisionnisme » perçu chez la nouvelle direction chinoise menée par Deng Xiaoping.
- La Chine, souhaitant moderniser son économie et ouvrir ses relations internationales, privilégie une approche moins dogmatique, provoquant le désaccord d'Hoxha.
- Facteurs géopolitiques :
- La normalisation des relations sino-américaines fragilise l'alliance sino-albanaise.
- La position d'Albanie isolée et son refus d'accepter tout compromis diplomatique avec l'Ouest accentuent la rupture.
1.3 Conséquences de la rupture sino-albanaise sur la politique internationale[modifier]
La rupture sino-albanaise a eu plusieurs conséquences notables, tant pour l'Albanie que pour la Chine, ainsi que pour le paysage politique international :
- Isolement international de l'Albanie, qui s'est retrouvée complètement isolée aussi bien sur le plan économique que diplomatique.
- Réorganisation de la politique étrangère chinoise, avec une ouverture progressive vers l'Occident et la fin de l'alignement idéologique strict.
- Renforcement des divisions dans le bloc communiste, soulignant la fragilité des alliances idéologiques face aux réalités géopolitiques.
1.4 Analyse et historiographie de la rupture sino-albanaise[modifier]
Les historiens s'accordent à considérer la rupture sino-albanaise comme un exemple frappant d'éclatement de l'unité communiste mondiale. Elle témoigne aussi de la fin de l'influence du maoïsme guerrier comme modèle exportable et de la montée en puissance d'une politique étrangère chinoise plus pragmatique.
Selon Gilles Kepel, spécialiste du communisme européen, cette rupture illustre le conflit entre orthodoxie idéologique et pragmatisme politique, un dilemme récurrent dans les États communistes.
1.5 Références[modifier]